La forêt de Bord se soulève !
Communiqué suite l’envahissement prompt de la centrale à béton de Val de Reuil dans l’Eure
Le 10 décembre aux alentours de midi nous avons été plus 100 personnes à émerger de la forêt de Bord, menacée d’être ensevelie sous le béton par le projet d’autoroute A133-134, pour nous introduire sur le site du bétonneur Lafarge situé à Val de Reuil afin de dénoncer les activités de la multinationale et l’artificialisation des terres agricoles et forestières qui disparaissent face à l’avancée du béton.
Sur place des inscriptions ont fleuri pour rappeler à toutes et tous la vérité sur l’entreprise, les conséquences de l’exploitation qu’elle perpétue sur le territoire français et au delà. De multiples banderoles ont été déployées, on pouvait lire sur le site Moins de ciment, Plus de vivant et de paysans.
Si quelques petits désarmements facétieux on bien eu lieu sur le site, on est assurément loin des centaines de milliers d’euros de dégâts annoncés dans la presse. Mais il semblerait que
l’antiterrorisme se recycle comme inspecteur, ou voiture balais, de quelques bris de vitre, de quelques locaux administratifs chahutés, de quelques jets de mousse expansive bien ajustés dans des conduits et tuyaux bien choisis, et d’un ravalement de façade tout en couleur.
Évidemment, malgré les calomnies d’autorités qui n’ont plus que le mensonge pour garder la face, personne n’a été « séquestré » durant cette action de 10 minutes montre en main qui ne visait pas des individus, mais une filière industrielle écocidaire, et nous ne sommes pas sans savoir que les gardiens et vigiles ont reçu l’ordre de ne pas intervenir lors des actions de ces journées contre le béton. Les policiers soi-disant bousculés, ont quant à eux tiré des grenades lacrymogènes à bout portant sur des militant.es qui déjà se retiraient du site.
Nous démontrons ainsi notre commune determination à bloquer, désarmer les multinationales prédatrices, les filières industrielles destructrices qui pilotent le bétonnage des terres par la mega- machine métropolitaine. « Nous revendiquons l’arrêt » définitif « de » l’artificialisation des terres agricoles, des zones humides, des forets. Pas seulement aux abords de la foret de Bord contre l’A133-134. Pas seulement à Briouze contre la D924. Pas seulement en Normandie. Partout ou des collectifs d’habitants se lèvent pour lutter pied à pied sur le terrain contre des projets d’aménagement structurants, pour stopper le ravage « du vivant ». Toutes ces actions disséminées partout sur le territoire préfigurent une remise en cause globale de modèles de production mortifères dont il nous faut précipiter la sortie. Les alternatives en matière de bâtir sont là.
Derrière le petit numéro médiatique du préfet et du directeur du site pour diaboliser les militants, le site sera sans doute bientôt de nouveau en fonctionnement. Mais ce n’est que le début. Le béton, ne passera pas, ni en Normandie, ni ailleurs. Les forces sont là. Cette journée en appelle d’autres. Nous continuerons à leur mettre des bâtons dans les routes.
Les pics mars et les tritons crêtés de la forêt de Bord