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Carcassonne

4 comité manifestent à Carcassonne

 

Dimanche 10 décembre, 4 comités locaux des Soulèvements de la Terre (Aude, Hérault, Pyrénées-Orientales et Tarn) se sont réunis à Carcassonne pour répondre à l’appel des Soulèvements de la Terre à « actions contre le monde du béton ». Ce week-end clôt la saison 6 des actions des Soulèvements de la Terre. Retour sur la journée et son contexte.

RÉPONDRE À L’APPEL

Les comités locaux de l’Aude, de l’Hérault, des Pyrénées Orientales et du Tarn ont répondu à l’appel des Soulèvements de la Terre à « actions contre le monde du béton ». Initialement, nous avions prévu de nous rendre à Port la Nouvelle, petite station balnéaire d’un peu plus de 6000 habitants. Cette petite ville de l’Aude abrite néanmoins un monstre tentaculaire en puissance : un projet surdimensionné et terrifiant d’extension du port actuel, alimenté par… une carrière ainsi qu’une cimenterie Lafarge.

Nous devions ainsi, dimanche 10 décembre, converger à 4 convois (un à pied, deux à vélos, et un en canoë !) vers Port la Nouvelle. Des prises de paroles de collectifs en lutte étaient prévues, ainsi que de fêter l’anniversaire de l’action de désarmement de Bouc Bel Air (13), réalisée le 10 décembre 2022. Force aux copain.e.s frappé.e.s par la répression ✊

L’INTENTION ORIGINELLE

Pourquoi avions nous appelé à nous rejoindre sur Port la Nouvelle ? En quoi ce site était-il pertinent pour répondre à un tel appel ?

Le projet d’extension de port n’est pas un projet Lafarge-Holcim isolé mais vient s’articuler dans une logique de renforcement du commerce international et du libre-échange encouragé par la région Occitanie. Avec sa fenêtre sur la Méditerranée, la région a décidé de miser sur l’import-export de matières écocidaires comme les hydrocarbures ou les tourteaux de soja et de maïs venant alimenter le bétail, et ce au détriment de l’agriculture et de l’économie locales. À la construction de 3 km de digues nécessitant le dragage de 10 millions de mètres cubes de sables marins et l’extraction de 4 millions de tonnes de matériaux de la carrière, il faut ajouter 25 hectares de nouveaux terre-pleins de zone logistique en bordure de réserve naturelle. Une véritable plateforme tournante à laquelle viennent se greffer d’autres projets du siècle dernier comme l’A69, le LIEN (Liaison-Intercantonale d’Évitement Nord) au nord-ouest de Montpellier ou les doublements de réseaux ferroviaires entre Perpignan et Montpellier.

Le tout financé à hauteur de 200 millions d’euros par la région et concédé à une société privée pour sa gestion dans les 40 années à venir. Devons nous accepter cela sans nous opposer, sans rien faire ? Laisserons nous le privé et l’appétit insatiable de quelques un.e.s détruire notre environnement et privatiser ce qu’il en reste ?

LA RÉPRESSION ET LA DIFFAMATION

Nous avons été freinés par une interdiction de notre rassemblement de la préfecture de l’Aude samedi matin, interdiction proférée sur 4 communes : Narbonne, Leucate, Sigean et bien sûr, Port la Nouvelle. La raison de cette interdiction : elle suit une lettre envoyée au préfet de l’Aude par le député RN Frédéric Falcon ; lettre diffamante et insultante à l’égard des militant.e.s des Soulèvements de la Terre (lettre jointe à ce communiqué ; à faire tourner).

REBONDIR

Il nous a donc fallu en très peu de temps (une journée à peine) rebondir ! Nous l’avons fait à Carcassonne, où nous avons donc manifesté joyeusement depuis le parking du conseil départemental de l’Aude jusqu’à la préfecture ! Là bas, quelques unes des prises de paroles initialement prévues ont été réalisées : la lutte de la Sagne à Gruissan, LVEL en lutte contre l’A69, ainsi que le collectif Balance ton Port, en lutte contre l’extension du port de Port la Nouvelle !

Entre 120 et 150 personnes se sont donc réunies dans l’urgence du changement de situation à Carcassonne pour dénoncer les méthodes « de barbouze » de la préfecture, dixit un avocat que nous avons contacté. Les militant.e.s réunies à Carcassonne avaient aussi à cœur de montrer que l’on n’interdit pas un rassemblement de citoyen.ne.s mobilisé.e.s et indigné.e.s contre les projets destructeurs, ainsi que contre les multinationales prédatrices, néo-coloniales, et reconnues aux États Unis complices du terrorisme.

Les canoës ont profité de notre déambulation sur Carcassonne pour tout de même naviguer aux alentours de Port la Nouvelle et poster une banderole aux abords des étangs où nous étions censés nous retrouver.

LA LUTTE CONTINUE

Malgré les retournements de situation, notre but premier fut atteint : nous avons convergé tous.tes ensemble ! Non vers Lafarge comme prévu initialement, mais vers le lieu et l’autorité administrative qui a interdit notre rassemblement de manière anti-démocratique, répondant à un papier salissant les militant.e.s qui composent les Soulèvements de la Terre. Se réunir, et donner l’occasion à des collectifs en lutte de se faire entendre était pour nous principal. Avoir réussi à le faire avec des obstacles tels qu’un arrêté d’interdiction préfectoral, et une vingtaine de fourgons de CRS (cumulés à Port la Nouvelle et à Carcassonne) mobilisés rien que pour nous est une victoire, ou du moins, n’est pas une défaite. Nous avons su faire au mieux, et nous ne doutons pas que nous allons continuer d’avancer la tête haute, fier.e.s de nous. Ce n’est que partie remise !

Nous remercions tous.tes les militant.e.s présent.e.s sur Carcassonne, ainsi que toutes les organisations qui étaient signataires et soutien de l’événement. Ensemble, nous sommes plus fort.e.s.
Nous sommes tous.tes les Soulèvements de la Terre.

NO MACADAM ✊

SDT Hérault, Aude et Pyrénées Orientales