Les 19 et 20 décembre 2024, 9 personnes seront jugées au Tribunal d’Évreux dans le cadre d’un procès aux allures politiques. Ce dernier fait suite à l’arrestation par la Sous-Direction de l’Anti-Terrorisme (SDAT), le lundi 8 avril 2024, de 17 personnes suspectées d’avoir participé au désarmement d’une centrale à béton à Val-de-Reuil dans le cadre de la campagne d’actions menée contre Lafarge-Holcim et le monde du béton en décembre 2023 par plus de 200 organisations écologistes, paysannes, syndicales, comités locaux des Soulèvements de la terre et collectifs d’habitant-es en lutte contre l’artificialisation des terres.
La campagne d’actions décentralisées de l’hiver dernier a mobilisé, à travers tout l’hexagone, des milliers de personnes d’horizons divers. Du 9 au 12 décembre, en France, mais aussi en Suisse, en Belgique, en Allemagne, rassemblements festifs, collages d’affiches et accrochages de banderoles, manifestations avec ou sans intrusion, cadenassages de sites et désarmements se sont ainsi succédés et ont visé à l’unisson des dizaines de sites de l’industrie mortifère du béton : au total 56 actions ont eu lieu dans 5 pays différents,
Le dimanche 10 décembre – un an après le désarmement de la cimenterie de Bouc-Bel-Air -, une centaine de militant·es se sont ainsi invité·es pendant une dizaine de minutes dans la centrale à béton de Val-de-Reuil, au sud de Rouen, pour la mettre à l’arrêt par des moyens simples, réappropriables. Comme l’expliquait un communiqué signé par « les pics mars et les tritons crêtés de la forêt de Bord », cette action était aussi menée en défense des centaines d’hectares de terres agricoles et forestières menacées d’être englouties sous le béton et le bitume du projet d’autoroute A133-134.
Le soir même, par la voie d’un article du Parisien, on apprenait que la SDAT (sous-direction anti-terroriste) était dépêchée sur place. Alors même que la multinationale Lafarge-Holcim sera bientôt en procès pour complicité de crime contre l’humanité et financement du terrorisme (fin 2025), l’Etat mobilisait une fois de plus les moyens de l’antiterrorisme et les services d’enquête les mieux dotés qui soient pour traquer et arrêter des militant·e·s armé·e·s de leur seule détermination.
Le lundi 8 avril, au petit matin, la police anti-terroriste déployait l’ensemble de son arsenal de terreur pour arrêter et perquisitionner, de manière extrêmement brutale, 17 personnes, qui ne seront libérées qu’au terme d’une garde-à-vue éprouvante de plus de 64h. La débauche des moyens ne l’empêchera pas, au passage, de se tromper plusieurs fois d’adresses, de défoncer aléatoirement des portes au bélier, traumatisant des familles voisines plongées dans l’incompréhension.
Aussitôt, des dizaines d’organisations et comités des Soulèvements de la terre manifestaient leur indignation et consignaient leur soutien aux interpellé·e·s.
Les 19 et 20 décembre, 9 des personnes interpellées seront jugées, une mobilisation est prévue à partir de 8h30 devant le tribunal d’Évreux pour soutenir les inculpé·e·s et continuer à dénoncer les vrais coupables.
Cagnotte de soutien des prévenu.es : https://www.helloasso.com/associations/alternatiba-rouen/formulaires/3
Conférence de presse en ligne le mardi 17 décembre à 10h à ce lien : https://meet.systemli.org/Conf%C3%A9rencedepresseLafargeValdeReuil
Conférence de presse le jeudi 19 décembre place Saint Taurin à Évreux à 8h15
Pour assister à l’audience, merci de contacter les greffes du tribunal d’Evreux pour vous assurer une place en salle de retransmission